Ces drones français pourraient bientôt aider les abeilles à polliniser nos cultures
Publié : 17h16 par Rubens Constantino
Des drones pourraient aider les abeilles à polliniser les cultures
Crédit : Pixabay / terski
Une jeune équipe d’ingénieurs français teste actuellement un prototype de drone micro-pollinisateur capable d’assister les abeilles dans leur travail de pollinisation. Une technologie encore expérimentale, mais porteuse d’espoir face au déclin des pollinisateurs naturels.
Depuis plusieurs années, des laboratoires japonais et américains expérimentent des micro-drones capables de transporter du pollen. Inspirée par ces travaux, une petite équipe de trois ingénieurs français — réunis au sein d’un programme de recherche indépendant basé à Toulouse — a décidé d’adapter la technologie aux cultures françaises.
Leur prototype, un mini-drone de quelques dizaines de grammes, est équipé d’un bras souple recouvert d’un gel électrostatique permettant de capter puis de déposer du pollen, comme le ferait un insecte. « On ne cherche pas à remplacer les abeilles, mais à les aider quand elles ne sont plus assez nombreuses », expliquent les concepteurs.
Comment fonctionne ce mini-drone pollinisateur ?
Le drone suit un parcours précis programmé à l’avance. Guidé par une caméra embarquée, il survole la culture à faible altitude et effleure délicatement les fleurs avec son micro-bras pollinisateur. Les ingénieurs testent aussi un mode semi-autonome basé sur une IA de reconnaissance visuelle, capable d’identifier les fleurs ouvertes à polliniser. Le prototype ne peut polliniser que de petites surfaces — quelques dizaines de mètres carrés — mais les résultats sont déjà encourageants.
Des premiers tests réalisés en 2025
À l’été 2025, plusieurs essais ont été menés sur de petites cultures de tomates et de courgettes en serres expérimentales. Résultat : une pollinisation complémentaire de 10 à 15 % par rapport aux abeilles présentes sur site. Rien qui puisse remplacer le travail colossal d’une ruche, mais suffisamment pour confirmer l’intérêt de la technologie en soutien à l’agriculture. Les ingénieurs insistent : « Le drone ne doit intervenir que quand les abeilles sont en difficulté. Leur rôle reste irremplaçable. »
Une piste pour protéger la biodiversité
Face au déclin des pollinisateurs — près de 30 % des colonies d’abeilles disparaissent chaque année en France selon les apiculteurs — ces micro-drones pourraient offrir une solution complémentaire. Pas une alternative. Une béquille technologique, utile dans les serres ou les zones où les populations d’insectes sont affaiblies.
La prochaine étape ? Une seconde série de tests prévue début 2026, avec un objectif : augmenter l’autonomie et réduire le poids du mécanisme de pollinisation. Une innovation encore fragile, mais qui montre comment la technologie pourrait un jour contribuer à protéger les cultures… sans jamais remplacer la nature.