Repenser l’alimentation collectivement avec les projets alimentaires territoriaux
Publié : 9h58 par Robin Lecomte
Dans les cantines, la localité des produits est devenue un enjeu important.
Crédit : CC by Michael Jones / World Bank
Déployés depuis 2014, les projets alimentaires territoriaux façonnent les habitudes alimentaires de demain. Mis en place dans toute la France, la région Centre-Val-de-Loire montre l’exemple par sa forte activité, avec un nouveau projet à Gien : le défi alimentation.
C’est une idée qui va vous faire du bien ! Du 29 septembre au 28 novembre 2025, le syndicat mixte du Pays du Giennois organise un grand défi alimentation. Ouvert à tous les volontaires, ce projet vise à faire progresser l’alimentation de chacun pour la rendre plus locale, saisonnière, respectueuse de l’environnement et donc plus saine ! Pour cela, 15 ateliers, sur inscription mais gratuits, seront organisés pendant deux mois.
Les organisateurs proposeront même, chaque semaine, une recette à réaliser à la maison. Les participants devront s’impliquer presque quotidiennement afin d’adopter des pratiques plus responsables, mais également de gagner un petit lot. Un système de point a été mis en place pour récompenser les inscrits les plus laborieux. À gagner, un panier de produits locaux !
Des projets pour mieux manger
Cette initiative fait suite à un projet plus large, les projets alimentaires territoriaux (PAT). Lancés par l’État en 2014, ces dispositifs visent à « fédérer les différents acteurs d’un territoire pour faire face aux enjeux de transition agricole, alimentaire et environnementale ». Plus simplement, comme l’alimentation est centrale dans le quotidien de chacun, l’idée est de la relocaliser. Des projets ambitieux et complexes qui nécessitent du temps et des financements, mais qui garantissent une forme de qualité.
Les PAT s’illustre de deux manières : plus professionnelle d’abord, avec un travail auprès des producteurs locaux, d’espaces logistiques ou d’espaces de restauration par exemple. Mais également auprès du consommateur, comme à Gien, avec des animations, des ateliers, des discussions,… Une notion qu’explique Olivia Boyon, animatrice du réseau région des PAT en Centre-Val-de-Loire, « C’est génial de tisser des liens de confiance sur le temps long auprès d’acteurs avec qui on n’a pas forcément l’habitude de travailler. » Elle complète, « par exemple, de voir des cuisinier.e.s, des parents d’élèves, des élus, des associations, qui hors du cadre d’un PAT ne se seraient jamais mis autour d’une table pour travailler ensemble. »
Tous concernés
La création des PAT est majoritairement à l’initiative des collectivités territoriales, d’ailleurs nombre d’entre elles ont déjà instaurées ce dispositif. Que ce soit en région Centre-Val-de-Loire comme à Blois, Châteauroux, Tours ou Chartres,… la grande majorité des villes et départements français s’y sont mis depuis le premier déploiement du dispositif entre 2016 et 2020. La région est même l’une des plus engagées avec une vingtaine de projets actifs, dont plusieurs sont labellisés niveau 2, plus haute certification possible.
Une évolution fortement relancée par la création d’un réseau national des PAT, en 2021. Structuré par 17 réseaux régionaux, cette nationalisation permet de superviser et de répartir les moyens disponibles. Elle permet également de tirer les leçons des 448 projets locaux actifs, grâce à l’observatoire PAT. « L’idée c’est qu’un PAT reflète vraiment son territoire donc on ne peut pas les copier-coller, mais on peut s’inspirer de ce qu’ont fait les voisins. », souligne Olivia Boyon. Cet observatoire propose même une carte de France des PAT, pour voir qu’elles sont les projets lancés par vos localités. Alors, même si vous n’habitez pas à Gien, n’hésitez pas à mettre la main à l’assiette, une décision bonne pour votre santé et pour la planète !