Occupation de la mosquée de Poitiers : cinq militants identitaires relaxés

19 juin 2020 à 16h23 par Etienne Escuer

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Image d'illustration. Les militants de Génération identitaire, jugés pour l'occupation du toit d'une
Crédit : Pixabay

Jugés en appel en mai 2020 pour l'occupation spectaculaire du toit d'une mosquée en construction à Poitiers, cinq militants du mouvement d'extrême droite Génération identitaire ont été relaxés ce vendredi 19 juin en appel.

Condamnés en première instance par le tribunal correctionnel de Poitiers en 2017 à un an de prison avec sursis pour provocation à la haine raciale et dégradations, les cinq militants identitaires ont finalement vu le jugement infirmé. Une décision qui porte sur la forme plutôt que le fond. La cour d'appel invoque la « prescription de l'action publique » pour les faits reprochés, en raison d'un oubli procédural du parquet après l'audience en première instance. « Ils s'en sortent par la petite porte », a regretté Gérald Froidefond, l'avocat de la communauté musulmane. Il fait savoir qu'il ne formerait pas de pourvoi en cassation au nom de ses clients, en indiquant qu'ils avaient « d'autres priorités ».

« C'est un soulagement, ça fait huit ans qu'on se sent persécuté par la justice. On n'a rien fait de mal et aujourd'hui c'est enfin reconnu », a de son côté déclaré Damien Rieu, ancien porte-parole de Génération Identitaire poursuivi dans cette affaire. « C'était un procès politique, avec l'envie de punir toute contestation de l'islamisation et de l'islam radical, on peut dire que c'était de la persécution », a-t-il estimé. En octobre 2012, 73 militants de Génération identitaire avaient investi le chantier d'une mosquée de Poitiers avec des banderoles et des slogans hostiles à l'immigration et aux musulmans.

(Avec AFP)