Violences urbaines à Blois : le conducteur à l’origine de l’accident mis en examen

22 mars 2021 à 5h55 par Etienne Escuer

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Les policiers avaient cessé la course-poursuite au moment de l'accident, assure le parquet.
Crédit : Rédaction / Etienne Escuer - Image d'illustration.

L'enquête progresse après l'accident de la route qui avait provoqué des émeutes à Blois, dans la nuit du mardi 16 au mercredi 17 mars.

Un jeune homme de 18 ans a été mis en examen, ce week-end à Blois après un accident mortel mardi 16 mars, a annoncé le procureur. Au volant d’une Golf, il circulait à vive allure dans le nord-ouest de Blois, grillant un feu rouge et refusant d’obtempérer à un contrôle de police. Devant la dangerosité du conducteur, les forces de l’ordre avaient fini par abandonner la poursuite. Quelques instants plus tard, le chauffard avait percuté deux voitures en grillant encore des feux rouges. Une nuit de violences urbaines avait suivi.

Le conducteur n'avait finalement pas pris la fuite

A l’intérieur du véhicule se trouvaient trois jeunes de 16 à 18 ans, dont l’un d’entre eux, Yanis, 16 ans, est décédé des suites de ses blessures. Un autre jeune de 16 ans, identifié au départ comme étant le conducteur mais qui était en fait un passager, avait pris la fuite. Il a été mis en examen pour non-assistance à personne en danger et placé dans un foyer éducatif. L’enquête a permis d’établir que le conducteur était en fait un jeune homme de 18 ans pris à charge par les secours lors de l’accident.

Il a été mis en examen pour refus d'obtempérer, homicide et blessures involontaires aggravés et été placé en détention provisoire. Il avait déjà été condamné pour conduite sans permis. L'analyse de sang a révélé la présence de cannabis. Lors de sa garde à vue, le suspect a expliqué ne pas s'être arrêté à la demande des policiers parce qu'il n'avait pas le permis, qu'il avait déjà été arrêté à ce sujet et craignait de partir en prison. Il a reconnu en garde à vue que les policiers ne le poursuivaient plus au moment de l'accident.

Une marche blanche réunit 400 personnes

L'accident avait entraîné une nuit de violences urbaines à Blois, avec des barricades, tirs de mortier, ainsi que des voitures et une station-service incendiées. Plusieurs individus avaient rejeté la responsabilité de l’accident sur les policiers. « Au moment de l'accident, le véhicule Golf n'était plus poursuivi par quel que véhicule de police que ce soit », insiste le procureur de Blois, qui indique également que les policiers n'ont pas fait usage de leur arme sur le véhicule.

Une marche blanche s'est tenue ce dimanche 21 mars à Blois pour rendre hommage à Yanis. Elle a réuni environ 400 personnes. Une cagnotte a été lancée pour aider sa famille sur le site leetchi.

(Avec AFP)