82% de rémission en trois mois, les résultats de cet implant inédit contre le cancer de la vessie
Publié : 15h11 par Rubens Constantino
Le TAR-200 permet une exposition prolongée et ciblée du médicament.
Crédit : Unsplash / Vitaly Gariev
Un nouvel implant médical pourrait bouleverser la prise en charge du cancer de la vessie. Grâce à une technologie qui diffuse la chimiothérapie directement dans l’organe, des patients jusque-là sans solution ont vu leur tumeur disparaître. Une avancée qui change tout.
Le dispositif s’appelle TAR-200. Il s’agit d’un petit implant souple, placé dans la vessie à l’aide d’un cathéter. Une fois en place, il diffuse lentement de la gemcitabine, un médicament déjà utilisé en chimiothérapie. La différence avec les traitements classiques ? Là où la gemcitabine liquide reste quelques heures seulement, le TAR-200 agit en continu pendant trois semaines, permettant une action beaucoup plus profonde sur les cellules cancéreuses.
Pour la Dre Sia Daneshmand, spécialiste en urologie oncologique à la Keck Medicine of USC, c’est précisément ce temps d’exposition prolongé qui change tout : « Un médicament présent plus longtemps dans la vessie peut atteindre davantage de cellules tumorales et améliorer les chances de guérison. ». Et les chiffres sont déjà impressionnants : 82 % des participants n’avaient plus de traces visibles de leur tumeur après trois mois, près de la moitié restaient en rémission un an plus tard et 70 patients sur 85 ont présenté une réponse complète. Des patients comme ceux de l’étude étaient souvent condamnés à des interventions lourdes, notamment l’ablation totale de la vessie. Avec le TAR-200, une option beaucoup moins invasive apparaît enfin.
Un traitement efficace… et mieux toléré
Autre point fort : la tolérance. Le TAR-200 a provoqué peu d’effets secondaires, bien moins que certaines combinaisons testées en parallèle avec des immunothérapies. La performance du dispositif est telle qu’il a obtenu l’autorisation de la FDA (Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux) et sera commercialisé sous le nom INLEXZO™. Sa promesse est simple : délivrer la chimiothérapie directement au bon endroit, au bon rythme, sans surcharger le reste du corps.
Un nouvel espoir
Cette technologie ouvre un chapitre inédit dans les traitements ciblés. Les systèmes à libération prolongée, encore rares en oncologie, offrent des perspectives enthousiasmantes pour limiter les effets indésirables et améliorer les taux de survie. Pour la Dre Daneshmand, qui travaille sur ces implants depuis 2016, l’arrivée du TAR-200 marque un moment clé : « Nous entrons dans une période où la manière d’administrer un médicament est aussi importante que le médicament lui-même. »
Avec son efficacité record, sa simplicité d’utilisation et son excellente tolérance, le TAR-200 pourrait devenir la référence mondiale pour le traitement du cancer de la vessie non invasif à haut risque. Une innovation qui, pour de nombreux patients, pourrait faire la différence entre une opération lourde… et une guérison durable.