Brian Wilson, fondateur des Beach Boys est mort

Publié : 11 juin 2025 à 20h04 par Iris Mazzacurati

Brian WIlson est décédé le 11 juin 2025.

Crédit : CC by Takahiro Kyono

Ce n’est pas seulement une page de l’histoire du rock qui se tourne avec la disparition du fondateur et de la tête (bien) pensante des Beach Boys, c’est carrément un tome entier. Brian Wilson, génie démesurément créatif, est mort aujourd'hui à 82 ans. Sans faire de vagues.

La disparition du créateur des Beach Boys le 11 juin génère une véritable déflagration émotionnelle. Brian Wilson, on le croyait - on l’espérait - éternel. Même si ces derniers temps, frappé de démence, l’âme des Beach Boys s’était faite encore plus discrète.


Les projecteurs, ce n’était pas trop son truc, à Brian Wilson. Le genre de nerd avant l’heure qui était bien plus passionné par les travaux de l’ombre : le bidouillage sonore, la production sophistiquée, les harmonies désarmantes et les envolées auxquelles nul ne pouvait résister.


Ces mélodies sucrées et innocentes font les premiers succès des Beach Boys, trop vite catalogués comme de gentils garçons de plage. Personne, à l’époque, ne suppose que se dissimule au sein de ce boys band bien coiffé un génie enfermé non pas dans une lampe mais en lui-même.


Wilson ne laissera exprimer son génie que dans l’ombre principalement au moment où sa santé mentale défaille.


Paradoxalement, c’est ici qu’il atteint le firmament ; on est au cœur des années 60, sa créativité décuple avec l’usage de drogues et il conçoit deux albums qui marqueront profondément non seulement l’histoire mais surtout ceux qui en font : demandez aux Beatles (et McCartney particulièrement) ce qu’ils pensent des albums Pet Sounds et Smile.


 Mais Brian Wilson atteint ses propres limites au point de se mettre en danger. Il se réfugie en studio, ne tourne plus avec les Beach Boys (ou très peu) et une longue période de vie recluse s’en suit au début des années 70.


Un court retour à la vie s’effectue grâce au succès d’une compilation regroupant les incontournables des Beach Boys qu’il rejoint un temps sur scène, mais il reste toujours prisonnier de lui-même et de ses addictions.


Toutefois, pour Brian Wilson, pas de long fleuve tranquille : il alterne les séjours à l’hôpital et les sessions schnouff, les fameuses « cocaïne sessions » autrement appelées « hamburger sessions » car Wilson se gavait de McDo.


Clean, il le deviendra à l’aube des années 90, enfin du moins à peu près. Car le musicien restera longtemps sous l’emprise des hallucinogènes absorbés dans les années 60 avec des hallucinations auditives notamment.


Ce qui ne l’empêchera pas d’écrire, de composer, de produire ; quelques albums sortent, il joue les succès des Beach Boys en concert, mais on sent bien que les jours fastes sont derrière lui. Ce sont ses filles qui ont annoncé le décès de leur père. Et celui de tout un pan de l’histoire du rock.