Les services secrets russes recrutent leurs nouveaux espions via... les petites annonces sur Leboncoin

21 octobre 2022 à 15h16 par A. L.

Les services secrets russes recrutent via... les petites annonces sur Leboncoin

Crédit : Capture d'écran Leboncoin

Le contre-espionnage français a découvert que les services secrets russes passaient par des plateformes comme Leboncoin pour recruter.

Ce n'est pas une blague ! Des agents du renseignement russe (du SVR, issu de l’ex-KGB, ndlr) tenteraient d'approcher des Français pour les recruter, via des plateformes comme Leboncoin, comme le révèle Le Monde ce vendredi. En effet, l'enquête du journal explique que des jeunes ont ainsi été contactés par des espions russes.


 


Un stratagème bien rôdé


 


Pour ce faire, le service russe des renseignements extérieurs a un mode opératoire bien précis : les espions repèrent ainsi des Français proposant leurs services pour des cours particuliers de mathématiques ou d'écononomie et les contactent pour bénéficier de ces cours. En réalité, ils tentent ensuite de récupérer des informations stratégiques






Parmi eux, Valentin Vladimirovitch Zakharov, un espion qui s'est glissé dans le rôle d'un consultant tchèque afin de prendre des cours de mathématiques auprès d'un jeune ingénieur. "Les leçons se déroulaient une fois toutes les trois semaines lors de dîners au restaurant dont la date et le lieu étaient, à chaque fois, fixés à la fin du cours. L’addition était réglée en espèces", explique-t-il. Près "d'une douzaine d’approches de ressortissants français sur des sites type Leboncoin par des officiers traitants du SVR" ont été découvertes ces dernières années, confirme une source du ministère de l’Intérieur. Le profil des recrues ? Des jeunes diplômés en sciences politiques ou des jeunes travailleurs récemment embauchés à des postes clés dans des grandes entreprises.

 



"Ce n'est pas du tout idiot. Utiliser une plateforme populaire et insoupçonnable, avec des moyens non sophistiqués, est un moyen intéressant pour approcher des sources, d'abord inconscientes", a réagit Vincent Crouzet, ancien collaborateur de la DGSE, sur LCI. Parfois, certaines cibles acceptent même de fournir des documents confidentiels, contre une rémunération s'élévant en moyenne autour de 200 à 300 euros.