Angers : un doudou "connecté" pour stimuler les enfants atteints de paralysie cérébrale

24 janvier 2022 à 12h30 par Théo Palud

Le doudou n'est pour l'instant qu'un prototype.
Le doudou n'est pour l'instant qu'un prototype.
Crédit : Mickaël Dinomais.

Une peluche améliorée de capteurs est en cours de création par le Professeur Mickaël Dinomais, médecin au CHU d’Angers et au centre des Capucins. Objectif : améliorer la motricité des enfants touchés par ce handicap.

Depuis 2017, Mickaël Dinomais, professeur en médecine physique et réadaptation pédiatrique au CHU d'Angers et au centre des Capucins, développe un doudou connecté pour aider les enfants atteints de paralysie cérébrale. Un projet qui s’inscrit dans le cadre de ses travaux sur la plasticité cérébrale, c’est-à-dire "comment est-ce que l’enfant s’organise pour compenser la lésion cérébrale et la difficulté qu’elle a mise en place dans son cerveau".

La paralysie cérébrale est en effet "une cicatrice apparue sur le cerveau qui entraine des difficultés de motricité sur la moitié du corps ou les deux moitiés", explique Mickaël Dinomais. "C’est la première cause de handicap moteur chez l’enfant. Toutes les 6 heures en France, un enfant naît avec ce handicap", poursuit-il.

Conséquence : un enfant atteint de paralysie cérébrale va privilégier l’utilisation de son membre valide au détriment de celui qui ne fonctionne pas assez bien. Pour inverser cette tendance, et favoriser sa motricité, le Professeur Dinomais veut mettre au point une peluche composée de capteurs, qui va stimuler l’enfant uniquement lorsqu’il l’utilise avec son membre paralysé. Explications.

Principe du doudou connecté
Principe du doudou connecté
Crédit : Rédaction

Pour ses travaux, le Professeur Dinomais bénéficie d’une bourse Enfance et Jeunesse d’un montant de 20 000 euros portée par l’Université d’Angers. L’invention, déjà brevetée au niveau Français (et bientôt à l’échelle Européenne), est pour l’instant en phase de concept.

À terme, elle pourrait s’apparenter "à d’autres formes de jouets", précise-t-il. "L’idée est d’élargir le concept à d’autres objets, pour des personnes de 0 à 105 ans" et l’étendre "à une échelle industrielle". Pour se faire, il collabore avec la start-up Dessintey, basée à Saint-Etienne et spécialisée dans l’autonomie des patients.