Aveugle, elle retrouve la vue grâce à une cornée en 3D

Publié : 6h00 par Alicia Méchin

Crédit image: Pixabay

Une cornée imprimée en 3D a permis à une patiente légalement aveugle de retrouver la vue.

Cette opération marque une étape impressionnante dans le domaine de la médecine régénérative et de l’ophtalmologie. Cette nouvelle prouesse médicale, réalisée fin octobre, provient de l’unité spécialisée dans les maladies de la cornée de l’Institut ophtalmologique Rambam. Les médecins y ont mené ce qui est considéré comme la première greffe au monde d’un implant cornéen totalement biofabriqué en trois dimensions à partir de cellules humaines. 

L’intervention s’inscrit dans le cadre d’un essai clinique de phase 1, dont l’objectif est avant tout d’évaluer la sécurité et la tolérance du procédé. L’implant utilisé n’est pas une simple copie artificielle de cornée : il a été cultivé exclusivement à partir de cellules cornéennes humaines. À l’origine, les chercheurs ont prélevé une cornée intacte provenant d’un donneur décédé, en bonne santé. Celle-ci a servi de base cellulaire pour développer en laboratoire les tissus nécessaires et produire, grâce à l’impression 3D, pas moins de 300 implants cornéens supplémentaires. 

Avancée majeure 


Ce processus de multiplication représente une avancée technologique majeure, puisqu’il permet potentiellement de créer de nombreuses greffes à partir d’un seul prélèvement, ce qui pourrait transformer l’accès aux transplantations dans les années à venir. L’implant, par ailleurs, a été conçu et fabriqué par Precise Bio, une entreprise israélienne spécialisée dans la bio-impression et la médecine régénérative.

Selon les équipes médicales, cette réussite constitue une avancée particulièrement prometteuse pour les millions de personnes dans le monde souffrant de maladies cornéennes pouvant conduire à la cécité. Aujourd’hui, de nombreux patients restent sur liste d’attente faute de donneurs suffisants, la cornée étant l’un des tissus humains les plus sollicités pour les greffes. 

Les essais cliniques doivent se poursuivre afin d’obtenir un recul suffisant pour confirmer l’efficacité à long terme de l’implant et s’assurer de l’absence d’effets indésirables. Les médecins doivent notamment vérifier la stabilité de la vision retrouvée, la bonne intégration de l’implant et l’absence de rejet ou de complications. Les premiers résultats approfondis de l’étude sont attendus l’année prochaine, et pourraient ouvrir la voie à des essais plus larges puis, peut-être, à une utilisation courante de cette technologie révolutionnaire.