Éducation climatique : l'UE impose l'apprentissage du climat dès la maternelle

Publié : 17h20 par Rubens Constantino

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L’Union européenne met la barre haut pour préparer les citoyens de demain à la crise climatique. L’éducation au climat sera ainsi obligatoire dans tous les États membres, de la maternelle au lycée, avec des programmes qui mêlent sciences, impacts locaux et compétences professionnelles.

Dès la rentrée 2025, les salles de classe des 27 États membres de l’UE intégreront l’éducation climatique dans leur programme officiel. L’initiative s’inscrit dans le cadre du plan climat européen et concerne tous les niveaux, de l’enseignement préélémentaire à la fin du lycée. L’objectif est clair : fournir aux élèves des connaissances solides sur la science du climat, les conséquences locales de la crise et les solutions pratiques. « Les élèves ne se contenteront plus d’entendre parler de glaciers qui fondent à l’autre bout du monde ou de vagues de chaleur isolées », explique un responsable de la Commission européenne. « Ils comprendront comment leurs actions et leurs choix influencent la planète, tout en développant des compétences utiles pour des emplois verts. »

Que signifie l’éducation climatique ?

Chaque pays signataire de l’Accord de Paris doit déposer une contribution nationale pour le climat, définissant des objectifs et actions spécifiques. L’intégration de l’éducation au climat dans ces plans transforme les programmes scolaires en véritables engagements publics, avec budgets, échéances et responsabilités clairement identifiés.

Pour les écoles, cela implique la formation des enseignants, la mise à jour des supports pédagogiques et la mise en place d’évaluations mesurant la progression des élèves dans la compréhension du climat. La Commission européenne supervise cette transition afin que la théorie devienne rapidement des pratiques concrètes dans les classes.

Des compétences pour des emplois verts

Au-delà des connaissances théoriques, l’éducation climatique vise à préparer les élèves à des carrières durables. De la gestion de l’énergie locale à l’agriculture respectueuse du climat, les jeunes développeront des compétences recherchées par les employeurs. Selon LinkedIn, la demande de compétences vertes a augmenté de 22 % entre 2022 et 2023, alors que le nombre de travailleurs formés à ces compétences a progressé de 12 %.

Les Nations Unies estiment que la transition écologique pourrait créer plus de 100 millions d’emplois dans le monde d’ici 2030. Les écoles deviennent ainsi des acteurs essentiels de cette transformation.

Pour les plus jeunes, les leçons relieront météo locale, alimentation et consommation d’énergie à des notions simples sur le climat. Plus tard, les élèves découvriront comment les sciences, la géographie, l’économie et l’éducation civique s’entrelacent dans les décisions climatiques réelles. La formation des enseignants sera un enjeu clé : beaucoup se sentent actuellement mal préparés à répondre aux questions sur le changement climatique, en particulier lorsqu’elles touchent à la politique ou aux modes de vie familiaux. La mise à jour des cursus et le perfectionnement professionnel permettront de combler ce déficit.

Lutter contre la désinformation et l’anxiété climatique

Les jeunes sont exposés à un flot constant d’informations souvent contradictoires. Sans base solide, ils peuvent être désorientés ou anxieux face à la crise climatique. Des cours clairs et des projets concrets dans les communautés locales peuvent transformer cette inquiétude en engagement et en action. « L’éducation au climat doit donner aux élèves les outils pour comprendre le système climatique et agir », explique Katarzyna Wrona, du ministère polonais du Climat et de l’Environnement. « C’est en les formant dès leur plus jeune âge que nous pouvons espérer un changement durable. »

Le Kenya a déjà intégré l’éducation climatique dans son plan national pour le climat, et en Europe, les jeunes militants ont pesé sur les décisions des gouvernements. Associations, syndicats et ONG insistent pour que le financement climatique inclue la formation des enseignants et les ressources pédagogiques, pas seulement les infrastructures vertes.

Avec la mise en œuvre du plan européen, les élèves, dès cinq ans, verront le changement climatique intégré à leur quotidien scolaire. À terme, comprendre le climat et ses enjeux sera aussi naturel que lire, écrire ou compter, préparant une génération capable de prendre des décisions éclairées et responsables face aux défis environnementaux.