Indre-et-Loire : des gravures vieilles d’au moins 57.000 ans authentifiées dans une grotte

23 juin 2023 à 9h51 par Étienne Escuer

Des gravures sur les parois de la grotte de la Roche-Cotard.
Des gravures sur les parois de la grotte de la Roche-Cotard.
Crédit : Jean-Claude Marquet

Une découverte archéologique et géologique majeure a été effectuée en Indre-et-Loire : des gravures vieilles de plus de 57.000 ans ont été authentifiées dans une grotte.

C’est à ce jour la plus ancienne grotte ornée de gravures en France, voire même en Europe : l’université de Tours indique que des gravures réalisées sur les parois de la grotte de la Roche-Cotard ont été authentifiées. Celles-ci seraient vieilles de plus de 57.000 et seraient l’œuvre de l’homme de Néanderthal. « Une étude expérimentale et des relevés précis selon les méthodes les plus performantes ont permis, à partir de la forme, de l'espacement et de la disposition de ces gravures, de conclure qu'il s'agissait de formes délibérées créées par la main de l'homme et qu’elles n’avaient pas pu être réalisées après l’ouverture de la cavité en 1912 », indique l’université.

 

Depuis 2008, des chercheurs de plusieurs laboratoires de l’université tourangelle (CITERES-LAT, CNRS, GEHCO), dont le professeur Jean-Claude Marquet, travaillent en effet sur ces gravures et viennent de publier leurs résultats dans la revue scientifique PLOS ONE. « Les gravures ont été réalisées sur une paroi de tuffeau. Il s’agit d’une série de panneaux non figuratifs, interprétés comme des traces de doigts presque tous constitués de tracés faits avec les doigts, soit par simple contact de l’extrémité du doigt, soit par un déplacement de cette extrémité sur la surface pariétale. L’un des panneaux a probablement été fait avec un outil », poursuit l'université de Tours.

 

Si cette découverte revêt un intérêt majeur, c’est notamment en raison de l’époque où les gravures ont été réalisées. Il y a 57.000 ans, Homo Sapiens n’était pas encore présent en Europe. Ces gravures sont donc l’œuvre de Néandertal, ce qui confirmerait que ce dernier était lui aussi capable de développer une pensée en réalisant cette forme primitive d’art, à l’image de son successeur.