« Les colères, les tristesses et les pleurs des enfants, c’est normal »

11 mars 2024 à 6h00 par Hugo Harnois

Une enfant qui dort
Une enfant qui dort
Crédit : Pixabay - Libre de droit

À l’occasion d’une conférence qu’elle donnera à la Faculté de droit d’Angers lundi 18 mars, la thérapeute et formatrice Aurélie Allain revient sur l’importance capitale de savoir contrôler ses émotions pour mieux appréhender celles de ses enfants.

Avoir des enfants peut être une grande source de satisfaction, mais c’est aussi une expérience qui peut s’avérer être très stressante. Parfois, face à eux, on éprouve des difficultés à gérer nos émotions. Cependant, des solutions existent pour apprendre à gérer ce genre de situations, pas toujours évidentes.

 

L'échelle de 0 à 10

Formatrice et thérapeute, Aurélie Allain en donne dans son livre "Apprivoiser ses émotions pour mieux accueillir celles des autres". Et elle partage ce premier conseil pour les parents : « en tant qu’adulte, dans la journée, il faut essayer de se demander un maximum de fois à combien je suis sur une échelle de 0 à 10. Sachant qu’à 0, tout va mal, et qu’à 10, tout va très bien. » Grâce à ce réflexe, « on peut devenir conscient que l’on ne va pas pouvoir gérer une situation de la même manière, si on est en dessous de 5 ou au-dessus. »

Souvent, nos enfants agissent par mimétisme, ils reproduisent ce qu’ils voient : leur papa qui crie, leur maman en colère. Au quotidien, afin de l’apaiser, la thérapeute donne également cette astuce à faire chaque soir, avant d’aller au lit : « la respiration avec la main. L’enfant utilise son index de la main droite, il monte le long de son pouce gauche, il inspire, et une fois qu’il arrive en haut, pour descendre de l’autre côté de son pouce, il souffle. Et il fait toute sa main comme cela, il inspire le long de son index gauche et ainsi de suite. Et on fait trois fois la main avec l’enfant, pour laisser le temps au corps d’emmagasiner suffisamment d’oxygène pour fabriquer des hormones de bien-être. Et chez les enfants, c’est très perceptif parce qu’une fois que c’est fini, on les voit bailler, on voit que l’oxygène commence à détendre les muscles. » Une pratique, ajoute l’autrice, qui doit être réalisée quand l’enfant va bien, et non lorsqu’il est en train de s’énerver.

 

Effet miroir 

Si Aurélie Allain rencontre des difficultés différentes en fonction des parents qu’elle côtoie, certaines thématiques reviennent régulièrement : « souvent, ce sont des parents qui se sentent dépassés par les crises de colère de leur enfant qui ne se soumet pas à l’autorité. Ou alors, le rituel d’endormissement est très compliqué parce qu’il met plus de deux heures à s’endormir. Et plus on avance avec les parents, plus on s’aperçoit qu’ils doivent d’abord travailler sur eux pour pouvoir aider leurs enfants à gérer leurs peurs et leurs colères. »

Ce n’est pas pour cela qu’il faut essayer de faire disparaitre toute émotion a priori négative chez notre enfant, celle-ci reste tout à fait naturelle : « les colères, les tristesses et les pleurs des enfants, c’est normal ». Et, là encore, Aurélie Allain reprend le fameux exemple de l’échelle de 0 à 10 : « quand trop régulièrement, un enfant ou un adule est dans une intensité émotionnelle importante de 7 à 10, là, on doit se poser des questions, c’est là où il faut s’interroger. »

La thérapeute et formatrice donnera une conférence à ce sujet lundi 18 mars à la Faculté de droit d’Angers, à partir de 18h30.