Orléans : débrayage aux heures de pointe chez TAO ce lundi

25 mai 2020 à 4h00 par Etienne Escuer

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Image d'illustration. Perturbations à prévoir ce lundi sur le réseau de transport en commun orléanai
Crédit : Rédaction / Etienne Escuer

L'intersyndicale appelle les salariés du réseau de transport en commun orléanais à cesser le travail ce lundi 25 mai.

C’était la grosse interrogation de ce début de déconfinement : la situation dans les transports en commun était redoutée par un certain nombre d’usagers, de salariés et de directions. Dans l’ensemble des villes de la région, pas de gros point noir à signaler pour le moment, même si à Orléans l’intersyndicale CFE-CGC, CFDT, FO et Sud appelle les conducteurs et conductrices de bus et tramways à arrêter le travail ce lundi 25 mai aux heures de pointe.

Une surfréquentation du réseau 

« On est désormais à 73% de l’offre normale et on constate une surfréquentation », explique Nicolas Provini, délégué syndical CFDT. « On aurait besoin de beaucoup plus de bus et de tramways, et de revenir à une offre à 100% ». Des mesures ont été mises en place pour protéger salariés et usagers : condamnation d’un siège sur deux, distribution de gel hydroalcoolique dans quelques stations du centre-ville d’Orléans, etc. « Mais les mesures et les gestes barrières ne peuvent pas être respectées en raison de la forte fréquentation », confie Nicolas Provini. Quant au port du masque, obligatoire, s’il est globalement respecté, « 10 à 20 % des usagers n’en portent pas, et la situation s’aggrave de jour en jour : plus les jours passent, moins les usagers en portent », poursuit le représentant syndical.

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Plusieurs revendications

Parmi les revendications de l’action de ce lundi, plusieurs points concernent donc directement la protection des salariés et des usagers. L’intersyndicale réclame, par exemple, de n’autoriser l’entrée que par l’arrière des bus. « Là, il y a un dialogue entre les conducteurs et les usagers, quand ils n’ont pas de masque, par exemple, et donc un risque de contact malgré la vitre de protection », explique Nicolas Provini. « Il n’y avait pas d’urgence à rouvrir la porte avant, on voit que ça se fait dans d’autres villes, je ne vois pas pourquoi à Orléans, ils ont voulu rouvrir de manière précipitée. »

La désinfection une à deux fois dans la journée des bus et tramways est également demandée, notamment les barres de maintien et les boutons. « Ça peut se faire au terminus et ça n’impliquerait pas de changements d’horaires », estime le délégué syndical CFDT. « Un bus sur la ligne 1, par exemple, ça peut être 600 clients en journée, donc des risques démultipliés de contamination ». Actuellement, les bus et tramways sont désinfectés une fois, la nuit.

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Les autres revendications sont internes à l’entreprise : l’intersyndicale dénonce le refus de la direction d’octroyer la prime défiscalisée pour les salariés volontaires qui ont travaillé pendant le confinement, et le refus du paiement de 16% restant à charge pour le chômage partiel des salariés. Sans réponse de la direction, le mouvement sera reconduit dans les prochains jours. « Le gros problème, c’est aussi que le directeur nous a bien expliqués qu’il n’appliquerait que le strict minimum de la législation », conclut Nicolas Provini, qui déplore « l’absence de dialogue social au sein de Kéolis métropole Orléans ».

La direction de TAO estime que 95% des bus et tramways circuleront normalement ce lundi. Selon elle, 5% des services seront perturbés entre 6h30 et 8h30, et 16h30 et 18h30.