Pollution en mer : des balises satellites pour repérer les filets fantômes

8 juillet 2020 à 8h30 par Iris Mazzacurati avec AFP

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Pour lutter contre les ravages au fond des mers des filets fantômes, un projet expérimental va les t
Crédit : Jean-Pierre Bazard / Wikimedia commons

Menée par une société française et des scientifiques, cette expérimentation vise aussi à réduire la pollution plastique des océans.

Pris au piège dans les mailles des filets de pêche perdus, espadons, araignées de mer et daurades ne seront jamais mangés. Pour lutter contre ces ravages au fond des mers, un projet expérimental va les tracer par satellite.

Dans les eaux de Méditerranée dans un premier temps, puis dans l'Atlantique, au large de la Bretagne, du Canada ou de la Guyane, cette expérimentation menée par une société française et des scientifiques, vise aussi à réduire la pollution plastique des océans. 

"Perdre un filet, c'est un drame financier pour les pêcheurs traditionnels, mais aussi pour l'environnement", explique Pierre Morera, président d'un regroupement de 200 pêcheurs artisanaux dans le Var.

Chaque année, quelque 9,5 millions de tonnes de plastiques sont déversées en mer, selon des chiffres de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) dont des filets fantômes. Aux Açores, ils représentent 100% des déchets au fond de la mer, selon François Galgani, océanographe à l’Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer).

Les pêcheurs artisanaux du Var, testeurs en avant-première

Les pêcheurs artisanaux du Var vont donc tester en primeur la technologie développée par la société toulousaine CLS, filiale du Centre national d’études spatiales (CNES), avec l'appui de l'Ifremer.

Casiers, palangres et filets seront munis de balises mesurant à peine 10 centimètres. Chacune d'entre elles contient une puce reliée à l'un des huit satellites, qui, avec 25 autres à horizon 2022, couvriront l'ensemble de la terre. 

Elles émettront un signal permettant aux pêcheurs dotés d'une tablette de connaître la position de leurs engins de pêche.

Une balise coûterait environ 60 euros à l'achat, une somme à laquelle s'ajouterait l'abonnement aux services de traçage et de récupération.

A terme, une réglementation internationale pourrait obliger les pêcheurs à équiper leurs engins de balises afin de lutter contre la pollution marine des filets fantômes, relève CLS, dans les starting-blocks en vue d'un important marché potentiel.