Angers : bientôt un musée de l’histoire des féminismes ?

9 février 2023 à 11h00 par Étienne Escuer

Une manifestation pour les droits des femmes en France en 2021.
Une manifestation pour les droits des femmes en France en 2021.
Crédit : Damien MEYER / AFP

Un projet de musée de l’histoire des féminismes est en cours à Angers.

L’initiative devrait être présentée le 8 mars prochain à l’université d’Angers, puis le 13 mars à la Cité audacieuse à Paris : un musée de l’histoire des féminismes est en projet en Anjou. « Sur les 3.000 musées français, aucun n’était encore dédié à l’histoire de l’émancipation féminine », explique Julie Verlaine, professeure d’histoire contemporaine à l’université de Tours et co-présidente de l’Association de préfiguration du musée des féminismes (Afémuse).


Le musée angevin aurait pour but de présenter l’histoire de la lutte pour l’émancipation des femmes dans divers domaines : droits, politique, arts, littérature. « Les recherches sur l’histoire des femmes sont en plein développement mais nous souhaitons qu’elles sortent du seul monde académique », poursuit Julie Verlaine. « Cinq ans après #MeToo, il y a une incompréhension des jeunes générations sur l’absence d’un lieu dédié à cette histoire. »

 

Pourquoi Angers ?

 

Pourquoi ce musée verrait-il le jour à Angers ? Le projet s’inscrit en fait dans le cadre de la rénovation planifiée de la bibliothèque universitaire Belle-Beille, qui abrite depuis 2001 le Centre des archives du féminisme. Ce fonds rassemble des documents, revues, affiches et objets relatant les luttes pour les droits des femmes. Il a été constitué par Christine Bard, professeure d’histoire contemporaine à l’université d’Angers et co-présidente de l’Afémuse. La fin des travaux de la bibliothèque est prévue pour 2027, mais l’Afémuse prévoit d’organiser chaque année, dès 2024, des expositions temporaires.

 

L’université d’Angers fait déjà vivre depuis 2004 un musée virtuel sur l’histoire des femmes appelé Muséa et a lancé de nombreuses recherches en lien avec le genre. Une campagne de financement participatif est également lancée pour acquérir un tableau du peintre Léon Fauret, représentant l’avocate Maria Vérone prenant la parole dans une réunion féministe en 1910.