Bronchiolite : un médicament pour prévenir les formes graves

29 septembre 2023 à 7h00 par Étienne Escuer

26.000 hospitalisations liées à la bronchiolite l'hiver dernier.
26.000 hospitalisations liées à la bronchiolite l'hiver dernier.
Crédit : Pixabay - Photo d'illustration

Une campagne d’immunisation contre la bronchiolite a été lancée en septembre par les autorités sanitaires.

C’est l’une des épidémies saisonnières les plus importantes : la bronchiolite va faire son retour ces prochaines semaines. « Il s’agit d’une infection des voies respirations inférieures des nourrissons, causées par des virus dont le VRS (virus respiratoire syncytial) », explique la docteure Zoha Maakaroun-Vermesse, pédiatre et infectiologue au CHRU de Tours. La maladie est à prendre très au sérieux chez les nourrissons. « Ça commence par un rhume, une toux puis une gêne respiratoire, une respiration sifflante et des bébés qui auront du mal à boire leur biberon ou à finir leur têtée », poursuit Zoha Maakaroun-Vermesse.

 

Habituellement, la bronchiolite conduit à 14.000 hospitalisations par an en France. « Mais l’année dernière, on était à 26.000 hospitalisations », confie la pédiatre et infectiologue au CHRU de Tours. « Et c’est sans parler des passages aux urgences : 73.000 l’hiver dernier. C’est une pression de prise en charge importante sur une période où circulent aussi d’autres virus comme la grippe et le Covid. »

 

Gestes barrières et médicament préventif

 

Comment faire, alors, pour limiter le risque de contamination chez le nourrisson ? « Le premier pilier, ce sont les gestes barrières : bien se laver les mains, mettre un masque si on est enrhumé et surtout éviter les endroits où il y a beaucoup de monde et ne pas faire passer le bébé de bras de bras lors de regroupements », détaille Zoha Maakaroun-Vermesse. « Le second, c’est l’arrivée d’un médicament qui permet de prévenir ces infections. » Ce traitement éviterait 80% des hospitalisations selon une étude.

 

Les autorités sanitaires ont donc lancé une campagne d’immunisation avec ce nouveau médicament, le Nirsevimab/Beyfortus, développé par Sanofi. « Il s’agit d’une injection anticorps, que l’on fait au niveau de la cuisse comme pour les vaccins, mais ce n’est pas un vaccin. Elle protège contre la bronchiolite pendant une durée de 6 mois. », explique la pédiatre et infectiologue au CHRU de Tours. « On avait un équivalent que l’on proposait aux prématurés et aux enfants fragiles depuis plusieurs années, mais qui était sous forme d’injections mensuelles. Celui-ci, c’est une injection unique proposée à tous les bébés qui vont naitre pendant la période hivernale ». Initialement proposé également en pharmacie, le traitement sera finalement réservé aux maternités dans sa version pour les bébés de moins de cinq kilos, face au succès rencontré. Les pharmacies pourront cependant toujours proposer la version qui s’adresse aux bébés d’un poids supérieur.