« Du crépitement sous les néons » : un Orléanais au générique du film

16 novembre 2022 à 6h00 par Hugo Harnois

Intermittent du spectacle et notamment chef électricien, Pierre-François Ducrocq a participé à l’élaboration du film « Du crépitement sous les néons ». Il nous raconte un métier méconnu du grand public.

« Du crépitement sous les néons »… C’est le titre du film coup de poing qui sort ce mercredi dans nos salles de cinéma. Le récit raconte la fuite en Espagne d’un jeune voyou sous contrôle judiciaire. Déjà réalisateurs de « Voyoucratie », c’est le second film de Kevin Ossana et Fabrice Garçon.

 

"Je n’y connaissais rien du tout en cinéma"

Si le public est plutôt familiarisé avec le métier de cinéaste, peu de monde sait en quoi consiste et à quoi sert un chef électricien, une pièce pourtant fondamentale lors de la construction d’un long-métrage. C’est justement le travail de l’Orléanais Pierre-François Ducrocq, qui a d’abord commencé à travailler sur des plateaux de cinéma quand il n’était encore qu’étudiant en Lettres modernes. « Un pote qui était régisseur général m’a proposé de venir être assistant-régisseur ponctuellement. Je n’y connaissais rien du tout en cinéma, ce n’était pas du tout ce à quoi je me destinais, mais ça m’a plu, ça a bien marché, et on a continué », explique-t-il.

Âgé aujourd’hui de 45 ans, Pierre-François Ducrocq a finalement été régisseur général pendant plus de dix ans. Mais, confesse-t-il, « au bout d’un moment, j’ai eu envie de faire autre chose. Je suis toujours allé voir les techniciens pour leur poser des questions. Et petit à petit, je me suis dirigé vers la lumière. »

 

Chef électro, kézaco ?

Il explique en quoi consiste son métier : « je suis électricien du cinéma, ça s’appelle comme ça mais ça ne concerne qu’assez peu l’électricité. C’est surtout la mise en place de la lumière et des projecteurs, la modification de leurs couleurs et leurs directions pour créer l’ambiance d’une séquence ou d’un plan, sous la direction du chef opérateur qui prend les vraies décisions esthétiques du film. On est avant tout technicien lumière avant d’être électricien. »

Travaillant également sur des clips musicaux et pour des artistes aussi différents que Nekfeu, Benjamin Biolay ou encore Bernard Lavilliers, le chef électro revient sur ses missions spécifiques lors du tournage « Du crépitement sous les néons » : « c’est à la fois toujours le même travail et systématiquement différent. Il n’y a pas mille façons d’éclairer une scène, néanmoins, chaque séquence est différente. Et pour ce film, il y avait pas mal de défis, d’où le titre, la lumière a une part très importante. On a énormément tourné de nuit, c’est toujours très intéressant pour nous car tout est à faire. On a beaucoup travaillé sur des contrastes de couleurs, ce qui donne une vraie atmosphère au film. »

 

Des projets de réalisateur en cours

Véritable touche-à-tout, Pierre-François Ducrocq est également réalisateur et a même conçu plusieurs scénarios, chacun se trouvant à différents stades d’écriture. « Réalisateur, c’est marrant parce qu’on a énormément de gens et de choses différentes à gérer. Les problématiques sont très variées, on a une vue d’ensemble du projet qu’on mène de bout en bout. C’est intellectuellement plus intéressant mais c’est aussi beaucoup plus contraignant », conclut-il.