Gabriel Attal à Orléans pour rendre hommage à Jean Zay

10 novembre 2023 à 18h48 par Étienne Escuer

Gabriel Attal, le ministre de l'Education nationale.
Gabriel Attal, le ministre de l'Education nationale.
Crédit : Guillaume Pivert (rédaction)

Le ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal s’est rendu ce vendredi 10 novembre à Orléans, pour rendre hommage à Jean Zay.

 

« La conviction de Jean Zay à l'école du bonheur doit nous inspirer » : c’est par ces mots que Gabriel Attal, ministre de l’Éducation nationale, a rendu hommage, ce vendredi 10 novembre à Orléans, à l’un de ses illustres prédécesseurs, Jean Zay. Le ministre est venu inaugurer en fin d’après-midi un mémorial installé au Parc Pasteur, La Table du banquet. Hommage à Madeleine et Jean Zay, réalisé par les artistes Anne et Patrick Poirier. Gabriel Attal a salué " un refondateur, à qui l'on doit beaucoup de notre école (...) un homme de courage, d'exigence et d'esprit de création". "Il y a peu de personnalités qui inspirent, Jean Zay fait partie de celles-là", a de son côté affirmé le maire d'Orléans, Serge Grouard.

 

Il s’agit d’une imposante table de vingt-cinq mètres en granit noir, sur laquelle sont gravés des extraits d’un livre écrit en prison par Jean Zay, Souvenirs et solitude. Des blocs de granit noir ont également été disposés à proximité, en guise de tabourets, car l’œuvre a aussi une vocation de lieu de vie. "Une table pour que toutes les générations viennent échanger, rêver", a dit Patrick Poirier.

 

Assassiné par des miliciens en 1944

 

Panthéonisé en 2015, Jean Zay est une figure importante de l’avant-guerre. Né à Orléans en 1904, issu d’une famille juive, cet avocat de profession, membre du Parti radical, est élu député du Loiret en 1932. En 1936, sous le Front Populaire, il est nommé Ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-Arts. Il y laisse un important héritage : les trois degrés d’enseignement, la scolarisation jusqu’à 14 ans, le sport à l’école, les classes vertes et à la mer, les sorties au musée et au théâtre.

 

Jean Zay quitte le gouvernement en 1939 pour s’engager dans l’armée. Victime d’une violente campagne antisémite orchestrée par le régime de Vichy, il est condamné pour désertion en 1940 (il sera réhabilité en 1945) et emprisonné, notamment à la maison d’arrêt de Riom. Sa femme, Madeleine, lui rend régulièrement visite pendant sa détention. Jean Zay est assassiné en juin 1944 par des miliciens, à l’âge de 39 ans. Un lycée porte aujourd’hui le nom de Jean Zay à Orléans. Sa fille, Hélène Mouchard-Zay, fut notamment la présidente du Cercil-Musée mémorial des enfants du Vel d’Hiv.

 

Gabriel Attal a poursuivi son déplacement à Orléans par l'inauguration d'une exposition au musée des Beaux-Arts.