Harcèlement scolaire : "Il faut mettre des mots sur les maux"

9 novembre 2023 à 11h44 par Théo Palud

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Ce jeudi 9 novembre marque la journée nationale de lutte contre le harcèlement à l’école, un fléau qui touche près d’un élève sur dix en France.

 

Fin septembre, Élisabeth Borne a présenté plusieurs mesures pour y faire face : le changement d’établissement des élèves harceleurs, la confiscation de leur téléphone portable et leur exclusion des réseaux sociaux, la mise en place de cours d’empathie à l’école ou encore la saisie automatique d’un procureur en cas de plainte. Mais comment déceler les signes de mal-être chez son enfant, victime de moqueries par ses camarades de classe ?

 

Se taire ou au contraire se défouler

 

On a posé la question à Dany Roullet, la présidente de l’association Stop Violences 45 dans le Loiret. "Ça commence par un repli sur soi-même, il essaie de passer le plus inaperçu possible. La plupart du temps il devient mutique, ne veut plus rire et cherche à s’enfermer dans sa chambre", explique-t-elle. Mais pas toujours. "Quand ils vont rentrer à la maison, certains enfants vont au contraire être encore plus exubérants parce qu’ils se rattrapent de tout ce qu’ils ont vécu ou subi dans la journée".

Des signaux d’alerte qui ne doivent pas être pris à la légère, surtout que l’enfant a besoin d’être rassuré et écouté. "Ils ont honte parce qu’ils se sentent diminués, ça leur fait baisser leur estime d’eux-mêmes et puis ils ont peur. Si jamais ça se sait, ça sera encore pire ce qui est souvent le cas". Et d’ajouter. "Et puis, ils ne savent pas toujours que leurs parents ou un adulte peut les aider et les sortir de cette spirale".

 

Libérer la parole

 

Le message est clair : il faut donc "libérer la parole" et "mettre des mots sur les maux". Mais en face, il faut savoir aussi écouter son enfant et le prendre au sérieux. "S’il commence à parler, à faire confiance à quelqu’un et qu’il est déçu parce qu’il n’est pas accompagné, là c’est gravissime. L’enfant n’aura plus confiance et il ne le refera peut-être pas une deuxième fois".

Dany Roullet conclut sur la sensibilisation autour du harcèlement à l’école. "Maintenant, on en parle tellement qu’il y a une sensibilisation qui fait que dans certains établissements, et par la volonté de certains professeurs, ça a un petit peu évolué. Mais vous voyez bien qu’avec tout ce qu’on entend, ce n’est pas le cas partout".

L’association SV 45 aide les victimes de harcèlement à s’exprimer, à être écoutées, conseillées et accompagnées. On vous rappelle aussi ces deux numéros : le 30 20 en cas de harcèlement scolaire et le 30 18 pour le cyberharcèlement. À noter qu’à partir de l’an prochain, seul le 30 18 sera à composer puisqu’il fusionnera les deux services.