Le message caché derrière "Déjeuner en paix" de Stephan Eicher

Publié : 9h39 par Lionel G

En 1991, alors que le monde vacille avec la guerre du Golfe, Stephan Eicher signe un titre en apparence simple, mais chargé de sens. "Déjeuner en paix" cache des références, des symboles et une histoire bien plus profonde qu’il n’y paraît.

En 1991, Déjeuner en paix de Stephan Eicher débarque dans un contexte mondial particulièrement tendu. La guerre du Golfe fait la une des journaux, le climat est anxiogène, et le monde semble peu à peu se déliter. C’est dans cette atmosphère que le chanteur suisse pose sa voix calme sur un texte du quotidien, presque banal en apparence : « J’abandonne sur une chaise le journal du matin, les nouvelles sont mauvaises d’où qu’elles viennent ?… ». Une façon très "Eicher" de parler du chaos ambiant sans jamais hausser le ton.

Les paroles, écrites par Philippe Djian, ne livrent pourtant pas toutes leurs clés au premier abord. Certains passages intriguent, comme cette suite de questions apparemment absurdes : « Tu crois qu’il va neiger ? me demande-t-elle soudain ? Me feras un bébé pour Noël ? ». On pourrait croire à une scène de couple, à une discussion étrange, presque tendue. Mais derrière ces mots se cache en réalité une référence biblique, celle de Joseph et Marie. Une symbolique discrète, glissée là sans mode d’emploi.

C’est d’ailleurs tout le jeu entre Stephan Eicher et Philippe Djian : ne pas tout expliquer, laisser planer le doute. Même le chanteur avoue ne pas toujours saisir immédiatement le sens caché des textes qu’il interprète. Cette part de mystère fait aussi la force du morceau et invite l’auditeur à se l’approprier.

Déjeuner en paix est extrait de l’album Engelberg, enregistré dans un casino désaffecté. Un pari fou, presque incongru, mais totalement assumé. L’idée était de relever un défi : faire de la musique dans un lieu absolument pas adapté. On y retrouve Manu Katché à la batterie et Pino Palladino à la basse.Autour d’Eicher, des musiciens de prestige comme Manu Katché à la batterie et Pino Palladino à la basse donnent au titre une élégance intemporelle. Résultat : une chanson devenue culte, toujours aussi actuelle, et un collector qui porte bien son nom.

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