Accident mortel au parc Saint-Paul : le président du parc mis en examen pour homicide involontaire

9 juillet 2020 à 13h59 par Virgil Bauchaud avec AFP

FORUM
Crédit : Pexels

Le président du Parc Saint-Paul, dans l'Oise, a été mis en examen pour homicide involontaire. Ce dernier a reconnu avoir fait enlever des ceintures de sécurité d'un manège. C'est dans ce manège qu'une femme de 32 ans a été mortellement éjectée samedi dernier.

Le propriétaire et gérant du parc d'attractions Saint-Paul, dans l’Oise, a été mis en examen pour homicide involontaire mercredi. Samedi dernier, une femme de 32 ans est morte après avoir été éjectée d'un manège de type montagnes russes.

Gilles Campion, président du parc, a été entendu en garde à vue mercredi. Il a ensuite été mis en examen pour homicide involontaire par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence, a précisé jeudi dans un communiqué le procureur de la République de Beauvais, Florent Boura. Il a été laissé libre, sans contrôle judiciaire.

Samedi vers 14H00, une femme de 32 ans, originaire de l'Eure et venue au parc en famille, est morte après une chute de plusieurs mètres. Elle a été éjectée de la voiture dans laquelle elle se trouvait dans un virage de l’attraction « Formule 1 ».

Des ceintures de sécurité retirées avant la réouverture du parc

Une expertise du manège « a mis en évidence que la victime avait chuté malgré le fonctionnement apparemment normal de la barre de sécurité ». Un contrôle technique de sécurité réalisée en novembre 2019 par une société agréée « n’avait donné lieu à aucune observation concernant le bon fonctionnement du manège ou sa sécurité ».

« L’expertise et les auditions du personnel du parc d’attractions ont cependant permis de découvrir que des ceintures de sécurité, installées dans le manège à la suite d’un précédent accident mortel en 2009, avaient été retirées juste avant la réouverture, début juin, du parc », a indiqué le magistrat à l’AFP. « Selon l’expert, les ceintures auraient permis d’éviter que les personnes de forte corpulence, comme la victime, ne soient éjectées du manège », rapporte le procureur.

Lors de sa garde à vue, M. Campion « a reconnu avoir fait retirer les ceintures de sécurité dont il estime qu’elles ne constituaient pas un réel élément de sécurité ». Or, un tel changement aurait du « conduire en tout état de cause le gestionnaire du Parc Saint-Paul à solliciter un nouveau contrôle de sécurité », ce qu'il n'aurait pas fait. 

En 2009, un accident sur cette même attraction avait déjà fait une victime, une femme de 35 ans tuée après avoir été éjectée et chuté d'une dizaine de mètres. La direction du parc avait été mise hors de cause à l'issue de l'enquête. Le propriétaire du parc souhaite démanteler ce manège quand l'enquête sera terminée.