Des Loirétains mobilisés contre les violences faites aux femmes

25 novembre 2019 à 3h30 par Lucie Claussin

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Crédit : Nous Toutes 45 ©

Samedi 23 novembre, des centaines de féministes sont descendus dans la rue partout en France pour unir leurs voix et pousser un cri de colère : "on veut le milliard, pas des bobards". Un appel à l'aide lancé au gouvernement, pour que celui-ci prenne enfin conscience de l'urgence d'agir afin d'aider les femmes victimes de violences sexistes et sexuelles dans l'hexagone. Selon le collectif Nous Toutes, 150 000 français sont descendus dans les rues en France, une mobilisation féministe historique.

À l’occasion de la journée internationale contre la violence faite aux femmes qui se déroule ce lundi 25 novembre, les féministes poursuivent leur mobilisation en région. C’est le cas en Centre-Val de Loire, où après avoir manifesté ce samedi 23 novembre à Paris à l’appel du collectif Nous Toutes, ils ont décidé de protester localement contre la situation des femmes et de leurs droits en France aujourd’hui. Ainsi aura lieu aujourd'hui à Orléans, une marche contre les violences faites aux femmes. Le cortège partira à 18h de la place de la République et se réunira à 19h devant la préfecture. 

De plus en plus, le mouvement féministe rassemble et unit les français autour d’une même cause. Aline, une militante de Nous Toutes 45 nous parle de son ressenti au sujet de cette mobilisation nationale :

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Un des priorités du collectif : lutter contre les féminicides notamment ceux commis par compagnon ou ex. En effet, un compteur de féminicides a été lancé cette année et il est alarmant. 137 femmes ont perdu la vie en France cette année à cause de leur conjoint ou ex-conjoint. Un chiffre qui ne cesse d’augmenter chaque année, à cause notamment « d’un sursaut de la masculinité toxique » selon Hélène.

Des chiffres alarmants : 

Selon la Fédération Nationale Solidarité Femmes qui gère le 3919 (numéro de téléphone pour les femmes victimes de violences), 1 femme sur 10 en France serait actuellement victime de violences au sein de son couple.

En 2017, l’enquête « Cadre de vie et sécurité » réalisée par l’INSEE et l’Observatoire national de délinquance et des réponses pénales a par ailleurs révélé 93 000 femmes sont victimes de viol ou de tentative de viol chaque année en France. En 2018, un tiers des femmes françaises ont aussi révélé avoir déjà subi du harcèlement sexuel ou une agression sexuelle au travail.

Pour dénoncer le sexisme outrancier et violent, des féministes ont placardés les murs de nombreuses villes et notamment les murs des tribunaux français avec des slogans tels que « Féminicides : état coupable, justice complice ». Un avis que partage Aline, qui nous a parlé des revendications portées par Nous Toutes afin de lutter contre ce fléau :

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La lutte contre les violences faite aux femmes, grande cause du quinqennat ?

Le manque d’argent alloué aux associations, le manque de formation et d’information sont donc les revendications principales de Nous Toutes, qui pointent du doigt l’inaction du gouvernement en matière de violences faites aux femmes.

Dans un rapport publié dimanche dernier par l’Inspection générale de la Justice au sujet des homicides conjugaux, on pouvait lire dans l’une des recommandations, que les auteurs préconisent de modifier un article du code pénal qui viserait à lever le secret médical afin de signaler à la justice les cas de violences conjugales, même en cas de refus de la victime. De son côté, Marlène Schiappa évoque la piste d’un« secret médical partagé » entre les urgentistes, avocats et les forces de l’ordre pour mieux protéger les femmes. "Lever le secret médical" est ne mesure qui peut s'avérer dangereuse selon Aline, qui estime que la lutte contre les violences faites aux femmes est une question de santé publique, qui relève d'une politique d'Etat dans laquelle tous les professionnels doivent agir ensemble et dans l'intérêt des femmes, pour elle, mais jamais à leur place : 

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Depuis plusieurs semaines se tenait un France un Grenelle contre les violences conjugales. À l’issue de ce Grenelle, les groupes de travail doivent remettre aujourd’hui 65 propositions. Plusieurs pistes sont évoquées comme le traitement des addictions des hommes violents ou encore la saisie des armes dès le dépôt de la plainte d’une victime. En effet, dans 30 % des féminicides, le mode opératoire est l’arme à feu. Un protocole à destination des policiers et gendarmes sera aussi créé afin qu’ils soient outillés au mieux pour gérer ces affaires.

Actuellement, le Haut conseil à l’égalité a calculé que 79 millions d’euros sont consacrés à la lutte contre les violences faites aux femmes. Ce même conseil qu’il faudrait au moins 500 millions d’euros. Les militants féministes réclament de leur côté un milliard d’euros afin de pouvoir combattre partout et constamment le système patriarcal.