Espionnage massif mondial : des journalistes français ciblés par les services marocains via un logiciel israélien

19 juillet 2021 à 7h14 par Iris Mazzacurati

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NSO, régulièrement accusée de faire le jeu de régimes autoritaires, a toujours assuré que son logici
Crédit : CC0 - photo d'illustration

Un service de sécurité marocain a utilisé un logiciel-espion mis au point par une société israélienne pour viser une trentaine de journalistes et de patron de médias français, selon une enquête publiée dimanche dans plusieurs médias, dont "Le Monde", "The Guardian" et "The Washington Post".

Messages, photos, contacts, et même écouter les appels... Pegasus, le logiciel espion de la société israélienne NSO Group, permet, une fois introduit dans un smartphone, de tout récupérer.

NSO, régulièrement accusée de faire le jeu de régimes autoritaires, a toujours assuré que son logiciel servait uniquement à obtenir des renseignements contre des réseaux criminels ou terroristes.

Selon cette vaste enquête, de multiples journalistes et patrons de médias français figurent sur la liste des cibles de Pegasus, dans les rédactions du quotidien Le Monde, du Canard enchaîné, du Figaro ou encore de l'Agence France-Presse et de France Télévisions.

Le Monde, Le Canard enchaîné, Le Figaro, France Télévisions ou encore l’Agence France-Presse sur écoute


"A plusieurs reprises, le consortium Forbidden Stories et le Security Lab de l'ONG Amnesty International ont pu techniquement déterminer que l’infection avec Pegasus avait été couronnée de succès", écrit Le Monde, notamment dans le cas d'Edwy Plenel, le fondateur du site d'informations en ligne Mediapart, de Dominique Simonnot, ancienne enquêtrice du Canard enchaîné et désormais contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, mais aussi d'une journaliste du Monde", qui a souhaité rester anonyme.

"L'espionnage de mon téléphone et de celui de ma consœur @LenaBred mène directement aux services marocains, dans le cadre de la répression du journalisme indépendant et du mouvement social", a réagi Edwy Plenel sur Twitter.



Amnesty International avait déjà dénoncé en 2020 l'infection du téléphone du journaliste marocain d’investigation Omar Radi par le logiciel espion Pegasus.

La société NSO a démenti les allégations "mensongères" publiées dimanche 18 juillet par le collectif Fordidden Stories.



(Avec AFP)