Images de dealers armés à Grenoble : le rappeur Corbak Hood en garde à vue

2 septembre 2020 à 13h55 par Iris Mazzacurati

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Corbak Hood, auteur de "Chicagre" dont le clip reprend les images de trafiquants armés tenant un poi
Crédit : Capture écran YouTube

Il avait affirmé que les images d'un point de deal tenu par des trafiquants lourdement armés dans les rues de Grenoble avaient été réalisées pour les besoins de son clip. Le jeune rappeur Corbak Hood a été mis en garde à vue, mercredi 2 septembre.

Interpellé ce mercredi 2 septembre au matin, le jeune rappeur de 16 ans, Corbak Hood, était recherché par la police depuis la veille, après avoir assuré que ces images n'étaient qu'une "mise en scène".

Récupération ou vraie implication ? Il réfutait tout lien entre son clip et le trafic de drogue qui gangrène le quartier Mistral. Un quartier où le chanteur n’habite pas, par ailleurs.

Il "a été placé en garde à vue par les policiers de l'antenne de police judiciaire de Grenoble vers 8h30 pour provocation à l'usage ou au trafic de stupéfiants, (...) à l'usage de substances présentées comme douées d'effets stupéfiants ; provocation, non suivie d'effets, au crime ou au délit par parole, port prohibé d'armes, injures publiques envers une personne dépositaire de l'autorité publique", a précisé le procureur de la République, Éric Vaillant.

Les deux vidéos montrant des dealers encagoulés et armés en pleine rue à Grenoble, avaient irrité les autorités qui avaient diligenté une opération de police, mercredi 26 août.

Ce mardi 1er septembre, Corbak Hood assurait avoir fait "fuiter" ces images sur les réseaux sociaux pour faire le "buzz" et que les armes du clip étaient "factices". L'autre vidéo, filmée de haut et présentant des individus armés et vêtus de gilets pare-balles, elle, n'est pas reprise dans le clip.

Des permanences "aléatoires" dans le quartier du Mistral

Au même moment, ce mercredi 2 septembre, la Directrice départementale de la Sécurité publique (DDSP) en Isère, Fabienne Lewandowski, a installé un bureau dans le quartier Mistral, dans un local réquisitionné auprès du bailleur social et dûment signalé aux habitants, pour y passer une première matinée.

Si l'idée de permanences "aléatoires" d'un jour ou deux demi-journées par semaine a "mûri pendant le confinement", c'est "l'actualité qui a décidé" du premier quartier de Grenoble où ce dispositif serait mis en place.

Baptisée "No business", cette expérimentation vise à enrayer le trafic de stupéfiants par la présence physique : "ce sont des entreprises criminelles mais aussi commerciales, alors quand on sera là, il n'y aura pas de business et ils perdront de l'argent", assure Mme Lewandowski. Cela vient "à côté du travail quotidien classique, judiciaire et de voie publique".

Ces permanences, assurées par la DDSP en personne, son adjoint ou des cadres, ont aussi pour objectif de rappeler que "la maîtrise du territoire n'appartient pas à une poignée qui privatise l'espace public pour des activités délinquantes", a-t-elle ajouté.