Limoges : les intermittents « ne se battent pas seulement pour la culture »

17 mars 2021 à 6h00 par Guillaume Pivert

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Une cinquantaine de personnes se relaient quotidiennement au théâtre de l'Union.
Crédit : CIP Limousin

Une trentaine de salles de spectacles sont occupées par les intermittents du spectacle à travers la France.

« Il est pas un peu long cet entracte ? », l’un des slogans répétés au théâtre de l’Union à Limoges. La salle est occupée depuis le vendredi 12 mars, à l’initiative de la Coordination des Intermittents et des précaires du Limousin (CIP), de syndicats et par le collectif Matermittentes. Des élèves de l’Académie de l’Union sont également à leurs côtés.

Une cinquantaine de personnes se relaient quotidiennement. Parmi les manifestants, Sophie, une comédienne et metteur en scène. « J’ai réussi à avoir assez de temps de travail comme les répétitions sont maintenues. Mais beaucoup d’autres gens sont dans des situations très fragiles sans aucune horizon ».

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A Limoges comme ailleurs, les occupants du théâtre de l’Union réclament l’abrogation de la réforme de l’assurance chômage et la prolongation de l’année blanche. Le dispositif s’adresse aux intermittents justifiant d'une fin de droits aux allocations entre le 1er mars 2020 et le 30 août 2021. Celle prolongation ne serait pas encore à l’étude, selon la ministre de la Culture Roselyne Bachelot.

Une mobilisation pour tous les précaires

« On ne se bat pas seulement pour le monde de la culture », affirme Renaud Frugier porte-parole de la CIP et metteur en scène, citant les autres intermittents précarisés ; les maîtres d’hôtel, les guides conférenciers notamment, qui ne bénéficient pas de l’année blanche.

 

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Autre revendication, le maintien des droits aux congés maladies et maternité. « Souvent ces droits n’ont pas été maintenus parce qu’on a pas assez de dates de travail », rapporte Sophie.

La réouverture globale des lieux globale des lieux culturels fait évidemment aussi partie des souhaits de la CIP.

 

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L’annonce par Roselyne Bachelot d’une enveloppe de 20 millions d’euros supplémentaires pour le secteur est jugée ridicule par Renaud Frugier. « Le problème, c’est le fléchage, ça va vers les grands lieux et pas aux petites compagnies », ajoute le président de la CIP Limousin.

Plus généralement, le caractère non-essentiel des lieux culturels suscite colère et incompréhension. « L’arrêt de la culture est un choix politique », résume Renaud Frugier.

 

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La CIP appelle à participer ce mercredi 17 mars à l’assemblée générale à 18 heures au théâtre de l’Union. Les intermittents manifesteront devant le pôle emploi Jourdan.