Nouvelle application à Angers : « Permettre aux gens de sauver des vies »

13 juin 2023 à 6h00 par Hugo Harnois

Smartphone pour appeler les secours.
Smartphone pour appeler les secours.
Crédit : Pixabay

Deux Angevins sont actuellement en train de travailler sur une nouvelle application qui a pour mission de faciliter le signalement des incidents à destination des secours et des forces de l’ordre. Explications.

Digihelp, c’est le nom de cette nouvelle application qui devrait voir le jour d’ici la rentrée prochaine. À l’origine du projet, deux Angevins ont l’ambition de faire de cette application « une sorte de Waze de la sécurité intérieure » :  une application citoyenne que l’on peut lancer quand on est témoin d’un incident, qu’il s’agisse d’un accident, d’une agression ou encore d’un problème de voisinage.

 

Les détails d'un incident envoyés "en temps réels" aux autorités 

Cocréateur de Digihelp, Antoine Galpy détaille son fonctionnement : « l’utilisateur va pouvoir en quelque secondes, via une carte, placer l’incident et le catégoriser. Une fois qu’on a pris cette information, on l’envoie en temps réels aux autorités compétentes. » À ces dernières, les créateurs souhaitent « fournir des outils de supervision conçus pour tourner sur écran géant en centre de contrôle, où ils vont avoir la carte de leur territoire avec en temps réel toutes les informations qui vont remonter, les points de signalement qui vont apparaitre, mais aussi la position des équipes pour savoir s’il y a déjà des collègues à proximité afin de pouvoir envoyer le plus vite possible une réponse adaptée avec les bons moyens. » 

Pour expliquer ses motivations, Antoine Galpy rappelle, selon lui, qu’entre 30 et 60 % des appels reçus au commissariat ou chez les pompiers sont des erreurs d’aiguillage. « Ce qui ralentit les choses, c’est toute cette phase de déclaration pour savoir qui vous êtes, quel est votre téléphone ou votre adresse. Chez nous, dans le principe, tout est déclaré une première fois quand on installe l’application, on le garde en mémoire et on ne s’en ressert que lorsque l’on en a besoin. »

 

Un risque de délation ?

Les utilisateurs pourront également filmer certaines scènes s’ils trouvent cela pertinent pour les autorités. Cependant, à travers l’application, Antoine Galpy ne veut surtout pas favoriser les dénonciations mensongères : « les vidéos ne sont pas mises à disposition immédiatement, elles sont retraitées en amont, on va flouter tous les visages. L’idée n’est pas du tout d’encourager la délation ou de faire appel au mauvais côté de l’être humain, mais plutôt de chercher le citoyen qui sommeille en chacun en se disant que, nous aussi, on peut être acteur de notre sécurité et de celle de nos proches, de manière respectueuse. »

Pour le moment, l’application apparait en format beta et les créateurs sont en train de coder la version finale. Antoine Galpy souhaite vendre cette application aux collectivités, aux conseils départementaux et, pourquoi pas, aux services du ministère de l’Intérieur. Avec Digihelp, il n’a pas l’intention de remplacer les appels au 17 ou au 18, mais seulement d’être un complément aux services de secours. Enfin, le service sera gratuit pour tous les utilisateurs, avec l’objectif « de permettre aux gens d’aider les forces de l’ordre à sauver plus de vies. Et si, en prime, on arrive demain à apaiser un petit peu les relations, rien que pour ça cela, ça vaut le coup de le faire. »