Voici ce que vous risquez si vous fouillez dans le portable de votre conjoint.e
Publié : 12 mai 2023 à 18h42 par A. L.
Selon une étude Ifop publiée par le Journal du Geek, quatre Français sur 10 ont déjà fouillé dans le téléphone de leur partenaire. Cet acte est pourtant illégal. On vous explique pourquoi.
Connaissez-vous le snooping ? C'est un terme bien connu outre-Manche qui consiste à espionner son partenaire en inspectant les contenus présents dans son smartphone (messages, photos, historiques des recherches, réseaux sociaux...etc.) et ce, sans lui demander son autorisation. D'après une étude Ifop réalisée pour le Journal du Geek, 40% des Français auraient déjà eu recours à cette pratique. Les femmes sont plus nombreuses à admettre avoir déjà regardé dans le téléphone de leur conjoint(e), contre 35% des hommes.
Une pratique illégale
Si cette pratique est donc plutôt courante, elle reste néanmoins totalement illégale. Selon la Convention européenne des droits de l’homme et notamment la loi du 30 juillet 2018 relative à la protection des personnes physiques à l’égard des traitements de données à caractère personnel, "toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, de son domicile et de sa correspondance".
Maître Rosset, avocate en droit de la famille, des personnes et de leur patrimoine, a d'ailleurs précisé la notion de la violation de l'intimité numérique auprès du Huffington Post. "La violation de l’intimité numérique, c’est le fait de prendre connaissance, détourner, enregistrer ou transmettre les données de quelqu’un, par tous les moyens qui sont donnés aujourd’hui par la technologie. Cela peut être des messages, mais aussi filmer la personne à son insu à travers son ordinateur ou son téléphone, prendre connaissance de ses mails, accéder à son cloud...".
Mais que risque-t-on concrètement en fouillant dans le téléphone de son partenaire ? Cette pratique est condamnée par les articles 226 et suivants du Code pénal sur les atteintes à la vie privée, ainsi que le 226-15, qui protège le secret des correspondances. Ces faits sont punis d’une peine pouvant aller jusqu’à deux ans d’emprisonnement et de 60 000 euros d’amende. Ça fait cher l'espionnage !