Jeunes et abstention : une étude publiée par le député du Maine-et-Loire Matthieu Orphelin

13 octobre 2021 à 14h42 par Étienne Escuer

Image d'illustration. Un bureau de vote.
Image d'illustration. Un bureau de vote.
Crédit : Rédaction - Alicia Méchin

Le député écologiste du Maine-et-Loire Matthieu Orphelin a cherché à comprendre pourquoi les jeunes n’ont pas voté aux élections régionales et départementales.

82% : le taux d’abstention chez les 18-35 ans a atteint un record lors des dernières élections régionales et départementales. Battu par la candidate LR Christelle Morançais en Pays de la Loire, le député écologiste du Maine-et-Loire Matthieu Orphelin a mené une étude pour comprendre ce phénomène. L’élu a organisé 250 entretiens avec des jeunes de différents profils, complétés par 250 questionnaires en ligne. « C'est le signe d'une démocratie malade, on ne pouvait pas rester les bras croisés », explique-t-il.

 

Matthieu Orphelin note que la jeunesse « a envie de parler politique » mais participe de façon « intermittente » aux élections. Pourquoi s’est-elle abstenue aux dernières élections ? Selon les résultats de cette enquête, qui n’est toutefois pas un sondage représentatif, le désintérêt (34%) et les problèmes d'inscription électorale (29%) arrivent en tête. Suivent un empêchement (17%), un manque d'information (17%) ou encore la défiance envers la classe politique (16%).

 

Comment lutter contre l'abstention ?

 

Pour lutter contre l'abstention, les 18-35 ans interrogés préconisent la reconnaissance du vote blanc (49%), la pédagogie sur le rôle des élus et des institutions (42%), la transparence de la vie politique (33%) ou la mise en place du vote en ligne (32%). Le député écologiste compte d’ailleurs déposer une proposition de loi sur le sujet avec sa collègue Paula Forteza. Une mission parlementaire a également été lancée à l'Assemblée nationale à l'initiative de son président Richard Ferrand (LREM), « mais la majorité ne veut pas avancer sur ces questions », estime Matthieu Orphelin.

 

Invitée lors de la présentation de l'étude au Palais-Bourbon, la politologue Chloé Morin a souligné « l'impact politique fort de la question sociale » dans l'insertion des jeunes dans la vie politique. « Selon les études, jusqu'à 24 ans, les jeunes ont plutôt une bonne image d'Emmanuel Macron, au-delà de 24 ans, c'est plutôt Marine Le Pen qui domine. L'une des hypothèses c'est la galère à rentrer dans le marché du travail qui transforme les représentations », explique-t-elle. Autre intervenant, le chercheur au CNRS Tom Chevalier explique qu'une « forte polarisation du débat politique », avec des clivages clairs, joue un rôle clé pour mobiliser les jeunes. « C'est ce qu'on a vu par exemple avec les dernières élections américaines. »

 

(Avec AFP)