Vienne : 11 ans de prison pour le violeur trahi par son ADN sur un emballage de bonbon

3 mars 2022 à 10h24 par Hugo Harnois

La justice a suspendu partiellement l'arrêté anti-marginaux de la ville d'Angoulême.
La justice a suspendu partiellement l'arrêté anti-marginaux de la ville d'Angoulême.
Crédit : Pixabay - Photo d'illustration

Une peine de 11 ans de réclusion a été infligée mercredi par les assises de la Vienne, à Poitiers, à un sexagénaire reconnu coupable d'avoir violé une jeune femme en 1998, rattrapé par la justice après la découverte de son ADN sur un emballage de bonbon retrouvé sur les lieux d'un cambriolage.

André Basset, 69 ans, avait reconnu le viol le 5 octobre 1998 à Saint-Gervais-les-Trois-Clochers, dans la Vienne, d'une jeune femme alors âgée de 21 ans.

Sa peine est assortie d'un suivi socio-judiciaire de 5 ans avec plusieurs obligations : l'injonction de soins, la réparation des dommages, l'interdiction de contact avec la victime et sa famille

L'avocate de l'accusé, Me Mégane Mironneau, s'est dite "satisfaite" d'obtenir une condamnation moins sévère que les réquisitions. L'avocate générale avait réclamé la peine maximale de 15 ans.

 

"Des regrets qui semblaient sincères"

"C'est une décision qui prend en considération à la fois l'âge de l'accusé et le fait qu'il a été en mesure, au dernier moment, de présenter des regrets qui semblaient sincères", a estimé de son côté l'avocate de la victime, Me Patricia Coutand.

Lors de l'audience, des experts avaient expliqué que l'accusé, un père de famille sans histoire, souffrait alors d'une sorte de trouble obsessif envers un ancien associé qu'il rendait responsable de la faillite de son entreprise. Cet  ex-associé vivant le plus souvent en Roumanie, il avait transféré cette frustration vengeresse en viol, avait affirmé l'expert psychiatre Jean-Louis Senon.

Mais l'avocate générale, Carole Wojtas, a dit ne pas croire en "cette transformation de pulsion de meurtre en pulsion de viol"

 

Son ADN trouvée sur un emballage de bonbon

En 2019, en exploitant les traces ADN prélevées sur les lieux d'un cambriolage, les gendarmes s'étaient aperçus que l'une d'elles, découverte sur un emballage de bonbon, coïncidait avec l'ADN d'un violeur inconnu figurant depuis plus de vingt ans dans la base de données du Fichier national des empreintes génétiques (FNAEG).

Les soupçons des enquêteurs s'étaient alors portés sur le sexagénaire, père de l'exploitant de la menuiserie cambriolée. 

L'analyse de son ADN l'avait vite confondu et l'homme avait reconnu le viol, commis en pleine nuit, après avoir placé des rondins de bois sur une route pour forcer la jeune conductrice à s'arrêter.

 

Avec AFP